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Libération
Critique

«Douze Hommes en colère», ressortie d'un fleuron du film à procès

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Le chef-d'oeuvre de Sydney Lumet, sorti en 1957, expose sans fard la cruauté d'un procès. Un parti pris très audacieux pour l'époque.
publié le 25 juillet 2007 à 8h54

Quand Sydney Lumet entame le tournage de ses Douze Hommes en colère, en 1957, il n'a encore jamais travaillé pour le cinéma. A 33 ans, il est en revanche un pro de la télévision, spécialisé dans la réalisation de shows en direct. Sa toute première expérience professionnelle (hormis sa prime jeunesse d'acteur manqué) est sa participation au show de CBS, Studio one , série dramatique archi-populaire, dont un des épisodes est précisément Douze Hommes en colère, sur un scénario de Reginald Rose. En dépit de son âge, Lumet dispose d'un casting de premier choix avec quelques grandes gueules de l'époque : Martin Balsam, Lee J. Cobb (comme toujours atrabilaire), E.G. Marshall ou Jack Warden, sans oublier Henry Fonda au sommet de sa gloire.

Temps réel. Le réalisateur, aborde ici son thème de prédilection, l'exercice de la justice, en filmant les délibérations d'un jury de cour d'assises en temps réel. Un huis clos étouffant et pas facile à filmer. Il décide d'ajouter une contrainte formelle simpliste et méchamment efficace. «J'ai tourné le premier tiers du film au-dessus du niveau des yeux, le deuxième tiers à hauteur des yeux et le dernier tiers en dessous du niveau des yeux. Ainsi, vers la fin du film, on commençait à voir le plafond. Les murs se rapprochaient, et le plafond semblait s'abaisser. Cette sensation de claustrophobie grandissante m'a permis de maintenir la tension jusqu'à la fin, où j'ai utilisé un angle large pour laisser le spectateur re