Curieusement, le long-métrage de David Silbermann qui sort aujourd'hui en salles est la première incursion au cinéma des Simpson. Curieux car avec ses vingt ans d'existence, son succès planétaire, ses 400 épisodes au compteur et son ahurissant chapelet de produits dérivés, son absence au rayon cinéma fait figure d'exception. L'explication est simple: pas le temps pour les créateurs qui n'ont pas beaucoup chômé depuis 1987. C'est que le petit dessin animé qui rythmait le show TV de Tracy Ullman au tout début est devenu une industrie de grande ampleur qui emploie près de 300 professionnels de l'animation, scénaristes, coloristes, sans oublier, naturellement, quelques avocats.
Inoxydable. Or, même si la qualité d'une oeuvre ne se mesure ni à sa longévité ni au chiffre d'affaires qu'elle dégage, il faut reconnaître que les Simpson ont quelque chose de fascinant. Comment une série animée épiant la bêtise crasse et la veulerie d'une famille pratiquement décérébrée a-t-elle pu conquérir le monde dans ces proportions? Sans doute grâce au caractère inoxydable de la jaunâtre famille américaine. Rien n'a de prise sur elle. Chaque épisode remet les compteurs à zéro et Homer et Marge peuvent continuer à mal élever leurs sales gosses. La série se renouvelle, aborde tous les thèmes de l'actualité, sans rien changer aux ingrédients d'origine. Plus sûrement parce que les Simpson ont ouvert une porte voici vingt ans. Celle de l'impertinence, de la dérision et de la satire soci