Drame rural désaxé aussi bien qu'extrapolation autour d'un fait divers sinistre, thriller à tiroirs comme chronique d'une société en voie de décomposition avancée, la Nuit des tournesols emprunte toutes ces directions dont, petit miracle, il parvient à trouver l'issue. Présenté comme une intrigue policière presque basique («Deux crimes horribles, une terrible méprise, un choix entre justice et vengeance»), le film vaut en tout cas mieux que ce qu'on aurait imaginé. Incertaine coproduction hispano-franco-portugaise, il marque les débuts en tant que réalisateur d'un Espagnol, Jorge Sanchez-Cabezudo, que même chez lui on n'avait semble-t-il pas trop vu venir - son principal fait d'armes étant un court métrage, la Gotera, tourné avec Dominique Pinon. en 1996.
«L'une des ambitions du film, expose le metteur en scène, est d'explorer les réactions de personnages ordinaires amenés à faire face à une situation complexe et dramatique. Comment leur psychologie personnelle, leurs mécanismes émotionnels et les circonstances, peuvent-ils expliquer de tels comportements et, par-dessus tout, leur permettre de justifier leurs actions et de vivre avec ? Ce n'est pas un film sur la notion de bien et de mal. Il ne cherche pas à les justifier ou les juger, ne se veut pas moralisateur [.] mais nous demande de réfléchir un peu.»
Fausse piste. Socle du récit mais aussi et surtout fausse piste, dans la première scène on parle du meurtre d'une jeune fem