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Libération
Critique

«Dreamland» menacé par le sommeil

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Une chronique américaine dont la langueur finit par lasser.
publié le 1er août 2007 à 8h59

Ne sachant pas trop où on met les pieds, Dreamland démarre sur des bases relativement attrayantes, pour qui veut bien admettre que l'Amérique socioculturelle du XXIe siècle ne se limite pas à Christina Aguilera et à Martin Lawrence. Une fille débarque en plein coeur du désert (le réalisateur a désavoué son scénariste en préférant le Nouveau-Mexique à l'Arizona, mais pour nous c'est kif-kif). Elle regagne Dreamland, microcosme de bric et de broc qui a quand même toutes les difficultés du monde à justifier son appellation.

Communauté de laissés-pour-compte, elle ne recense qu'une poignée d'individus dont l'horizon paraît bouché. Le père de la nymphette est un veuf qui passe ses journées à picoler devant la télé ; une autre fille, qui doit aussi donner dans le 95 bonnet C, souffre d'une sclérose en plaques dont elle repousse les funestes conséquences en se fantasmant Miss Amérique. Un jour, ce petit monde bouge un orteil quand arrive un joli garçon avec son ballon de basket.

Dreamland exhale d'abord une langueur toxique. On y imagine le prince charmant «entre Jésus et Bob Marley», les pulsions sexuelles ne demandent qu'à jaillir et la société de ­consommation peine à se faire une place sur les quelques ­étagères de l'épicerie du trou.

Malgré tout, cet été en pente douce ne tient pas ses engagements. A mi-parcours, on comprend que le cinéaste Jason Matzner - formé aux clips musicaux et aux spots publicitaires, cursus qu'on aurait été bien en peine de deviner -