Curieux comme ces temps-ci, le thème du retour aux sources s'accompagne souvent de la petite musique fatigante du sermon moralisateur. Le Fils de l'épicier fonce bille en tête dans la célébration de ces retrouvailles avec les «vraies valeurs», portées comme il se doit par de «vraies gens».
Bourg. L'allégorie de l'authenticité et de la nécessaire simplicité de l'existence, loin des artifices de la grande ville, ce sont les habitants d'un joli bourg du sud de la France qui vivotent sans se plaindre et à qui le réalisateur a fait tourner quelques scènes amateurs.
Il faut dire qu'Eric Guirado n'est pas homme à lâcher facilement une histoire. Au début de sa jeune carrière, il avait tourné pour la télévision une série de documentaires sur les épiciers itinérants de campagne. Il y montrait ces braves gens qui, du Cantal aux Alpes, se coltinent chaque jour des kilomètres au volant de leur caverne d'Ali Baba ambulante. Ils vont nourrir des citadins dépressifs en villégiature ou, le plus souvent, des petits vieux en quasi-exil qui refusent d'abandonner leur maison pour prendre perpète aux Genêts d'or, la maison de retraite médicalisée du coin. On ne peut que les encourager dans cette voie, bien aidés par ces commerçants itinérants qui les ravitaillent en boîtes de petits pois et qui font office d'ultime lien social.
Tournée. A partir de cette expérience qui l'a manifestement marqué au fer rouge, Guirado a construit le récit prévisible autour d'un jeune paumé de la vi