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Libération
Critique

Poirier en son faible intérieur

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Le réalisateur explore encore et toujours la quête existentielle des êtres, mais encombre cette «Maison» de plans au climat pesant.
publié le 22 août 2007 à 9h17

Si quelque chose ne tourne plus très rond dans le parcours cinématographique de Manuel Poirier, c'est sans doute parce que lui-même tourne en rond. Découvert en 1992 avec la Petite Amie d'Antonio, le metteur en scène a ensuite posément marqué son territoire sensible, enchaînant A la campagne,Marion et Western, qui allaient bénéficier aussi bien de critiques élogieuses que des faveurs du public. Mais son début de traversée des années 2000 s'est effectué dans une relative indifférence, que la présente Maison a peu de chance de dissiper.

Symbolique. Pourquoi ? Simplement parce que Manuel Poirier hoquette, incapable de proposer autre chose que des variantes de ce qu'il a déjà imaginé - en moins bien -, avec, encore et toujours, l'acteur Sergi López - dont il avait d'ailleurs lancé la carrière - aux avant-postes, comme pour ses sept films précédents. Cette fois, López est Malo, un type limite neurasthénique qui assiste passivement au naufrage de sa vie de famille (femme et enfants hors cadre) et, un jour, découvre une maison à la campagne qu'il va vouloir acheter. Ce, avec d'autant plus de motivation qu'elle appartient à deux jeunes soeurs dont une ne tarde pas à devenir la nouvelle élue de son coeur.

Pour qui n'aurait pas capté la symbolique, Manuel Poirier précise qu'une maison renvoie «aux souvenirs, à l'enfance, la famille, comme au devenir. Que l'on soit enfant ou adulte, c'est un repère émotionnel, affectif et sentimental. J'avais