L'année 1959 est celle des retrouvailles des deux grands John de l'époque : Ford et Wayne. Les Cavaliers, film relativement méconnu sinon des aficionados des chaînes câblées , marque aussi la rencontre entre deux acteurs au jeu et au physique opposés : John Wayne et William Holden, respectivement le colonel nordiste John Marlowe et le médecin major Hank Kendall, a priori hostiles l'un à l'autre, en plein coeur de la guerre de Sécession.
L'un se montre consciencieux dans sa mission guerrière, tandis que l'autre est rempli de compassion pour ses patients, qu'il ne distingue ni par le sexe, ni par la couleur, ni par le camp. Son regard lucide sur les horreurs de la guerre peut être perçu comme celui de John Ford lui-même, qui tourne le film en pleine guerre de Vietnam...
Organisé autour des étapes d'une marche forcée, le récit préfigure le concept de road movie. Le colonel a pour mission d'infiltrer les lignes ennemies sudistes, afin de détruire une voie ferrée dont il avait lui-même participé à la construction.
Dans cette guerre, John Ford récuse tout manichéisme et tient à montrer qu'il n'y a ni victimes ni criminels. Au coeur de cette dénonciation des morts qui ne servent que les intérêts politiques, on croise également une belle histoire d'amour tacite, entre la brute John Marlowe et une captive sudiste, la charmante Hannah Hunter of Greenbriar (Constance Towers), partagée entre sa fidélité pour le Sud et ses sentiments naissants pour le colonel. Cet amour paradoxal