Menu
Libération

Kechiche, le coup d'éclat français

Article réservé aux abonnés
Le nouveau film du réalisateur de «l'Esquive» domine la sélection hexagonale de la Mostra.
publié le 5 septembre 2007 à 9h30

Venise envoyé spécial

Avec la Chine et les Etats-Unis, la France est la troisième cinématographie nationale représentée en force à la Mostra. Toutes sélections confondues, c'est une grosse vingtaine de films français qui ont en effet débarqué sur le Lido. A eux tous, ils dessinent un spectre assez fidèle de la production hexagonale, chefs-d'oeuvre et ratages compris. Concentrons-nous aujourd'hui sur une petite poignée d'entre eux. La vie dans son merveilleux grouillement, son incessant mouvement, son illuminante vibration, inonde de part en part le nouveau film d'Abdellatif Kechiche, la Graine et le Mulet, qui a remporté lundi en sélection officielle l'adhésion tonitruante et quasi unanime du très cinéphile public vénitien.

Empathique. L'histoire, simple et forte, est celle de Slimane (sobre et émouvant Habib Boufares), vieil immigré arabe installé à Sète, que ses patrons mettent sournoisement à l'écart. Avec les quelques euros de sa prime de licenciement, Slimane rachète un vieux rafiot dont il souhaite faire un restaurant spécialisé dans le couscous (la graine) au poisson (le mulet). Slimane a deux familles : sa femme et ses enfants, d'une part ; sa maîtresse et la fille de celle-ci de l'autre. Il vit dans le modeste hôtel de ces dernières, mais rend régulièrement visite au premier cercle, malgré l'amertume de son ex et les remarques parfois humiliantes de ses fils, qui le verraient bien rentrer au bled maintenant qu'il n'est plus très utile. Avec sa belle-fille Rym