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Libération
Interview

«Je suis partie d'une photo de famille qui m'avait beaucoup émue»

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publié le 26 septembre 2007 à 9h47

On a vu Mia Hansen-Løve, 26 ans, actrice dans deux films d'Olivier Assayas (Fin août début septembre et les Destinées sentimentales). On l'a aussi lue critique aux Cahiers du cinéma. On la rencontre cinéaste, un samedi après-midi de septembre, dans un appartement proche de la gare d'Austerlitz, (occasionnellement, celui de sa mère). Pour y arriver, il faut emprunter les mêmes stations de métro que les personnages du film.

Réglons tout de suite la dimension autobiographique du film...

La question revient tout le temps mais le film n'est pas autobiographique. Il est un amalgame de choses regardées. Je suis terriblement timide, retranchée. Ce n'est pas incompatible avec un certain sens de l'observation. Certains des lieux sont liés à mon enfance, j'ai effectivement emprunté la ligne 5 Gare d'Austerlitz-Quai de la Rapée un nombre incalculable de fois. Je connaissais bien Vienne, mais le vieux parc d'attraction en bord de forêt, je ne l'avais jamais visité. C'est mon père, qui y a vécu dix-huit ans, qui m'en avait beaucoup parlé : il y jouait étant enfant. L'idée de redonner vie à des souvenirs qui n'étaient pas les miens me plaisait beaucoup. C'est presque une méthode. J'ai grandi à Paris dans un appartement pas très grand, la famille n'était pas très nombreuse. Mais ma grand-mère réactivait souvent des récits de grandes familles à Vienne, des récits qui, enfant, me faisaient voyager hors de la monotonie parisienne : j'idéalisais. Mais Vienne, c'est aussi l'or