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Libération
Critique

Elles du «Désir(s)»

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Nouveau fleuron du jeune cinéma allemand, Valeska Grisebach imagine un triangle amoureux.
publié le 3 octobre 2007 à 0h28

Désir (s)

de Valeska Grisebach avec Andreas Müller, Ilka Welz, Anett Dornbusch... 1 h 28.

La présentation de Sehnsucht ­ Désir (s) ­ à Berlin en 2006, a été vécue par nombre de festivaliers comme un électrochoc. En dehors de l'Allemagne, Valeska Grisebach (né à Brême en 1968) était une quasi-inconnue. Ni ses trois documentaires, ni son premier film de fiction (Mein Stern) n'avaient trouvé de sortie en dépit des nombreux prix raflés, à Turin comme à Toronto.

Timidité. Dix-huit mois après (c'est le temps fou qu'aura pris le film pour traverser la frontière), on se demande encore comment l'histoire d'un pompier que l'amour pousse au suicide peut arriver aussi à nous réchauffer pour l'hiver. C'est pourtant ce qu'en une heure et demie sèche, Désir(s) provoque. Analyse d'un mystère. Markus vit dans la campagne allemande, non loin de Berlin. Il est serrurier-mécanicien. Il est né et a grandi là, entre vaches et lapins. Sa copine (ou sa femme) vient du même village, ils filent le parfait amour depuis l'école. Leur harmonie se retrouve lorsque le soir, ils s'assoient tous les deux près du piano et chantent à quatre mains (l'étrangeté de Grisebach est dans le choix, délicieux et compliqué, du morceau qu'elle choisit de leur fait chanter : Eisebear, le tube électronique de Stephan Eicher et de son frère, en 1981 sous le nom de Grauzone).

Markus est l'antithèse du citadin, il ne souffre d'aucune ambition rentrée. Mais comme il est aussi pompier volontaire