Menu
Libération

«L'Age des ténèbres», «El Cortez»

Article réservé aux abonnés
par BAYON
publié le 3 octobre 2007 à 0h28

L'Age des ténèbres ne porte pas mal son titre, pour un film comique qui ne l'est pas. C'est une variation morose sur la vie moderne. D'esprit noir jusqu'à la sinistrose, rendant l'affaire, inclassable, rébarbative.

Un grand bourgeois canadien (demeures, progéniture et voitures cossues), traverse une crise existentielle. Toutes relations rompues avec sa femme executive hyperactive, étranger à ses deux filles abruties d'iPod et autres câbles ou jeux en réseau internet autistiques, en butte aux vexations d'une chef de rayon dans son travail social absurde, cet antihéros fantasme.

Tel les commis de Sempé, ou la Perrette de la fable «songeant en veillant», il se voit star, couvert de «tous les honneurs, toutes les femmes/ les diadèmes allant sur sa tête pleuvant»... entre deux embouteillages minables.

Les limites et vertus confondues de l'exercice, mi-Tati mi-Houellebecq, sont la médiocrité et l'aigreur. Le personnage binoclard n'est pas grognon pour rire ; il est maladivement odieux, suintant la frustration et la veulerie ; il se branle sur des revues sales dans un cagibi, clope en cachette au bureau, méprise l'univers. Un authentique nullard prétentieux, cynique atrabilaire, affreusement banal, en tout rebutant.

Le populaire (au Québec) Labrèche type bien ce Duduche HS. On connaît sa partenaire bandante (selon le script) Diane Kruger, dont on est forcé de voir les fesses relâchées sous la douche. En baryton délicat, passe le chanteur branché Rufus Wainwright. Le tout,