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Libération
Interview

«Un pornographe m'a eu au saké»

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Sortie d'un film de Wakamatsu de 1966, interdit aux moins de 18 ans.
publié le 3 octobre 2007 à 0h28

Jeudi soir dernier, la société Zootrope films, qui distribue en France Quand l'embryon part braconner, un film de Kôji Wakamatsu de 1966, s'est vue notifier par la commission de contrôle une demande d'interdiction aux moins de 18 ans, confirmée mardi soir par la ministre de la Culture Christine Albanel. Remise en selle en 2000 par la ministre Catherine Tasca lors de l'affaire Baise-moi, l'interdiction aux moins de 18 ans a depuis frappé Ken Park de Larry Clark, Nine Songs de Michael Winterbottom, le projet collectif porno arty Destricted, ou plus récemment le film d'horreur Saw III. Quinze des vingt-cinq membres de la commission ont émis cet avis en séance plénière, interdisant le film de toute promotion télé et ne lui autorisant à l'avenir qu'une diffusion cryptée, la nuit, entre les documentaires animaliers et la Boulangère a de grosses miches. Depuis, la Société des réalisateurs de films a dénoncé par communiqué officiel la «dérive de la commission de classification», l'accusant de vouloir à terme relever la censure en France «en remplaçant l'interdiction aux moins de 16 ans par l'interdiction aux moins de 18 ans».

Qu'est-ce que ce film japonais, vieux de 41 ans et ne contenant aucun plan de pénétration, a-t-il de si subversif pour mériter ça ? La commission n'étant pas tenue de donner ses raisons, on peut en imaginer : si ce film n'est pas pornographique, il reste psychologiquement violent ­ c'était son intent