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Libération
Critique

Alain Corneau trouve un second «Souffle»

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A l'affiche. Remake orangé. Le réalisateur revisite le classique de Melville.
par Thierry JOUSSE
publié le 24 octobre 2007 à 1h02
(mis à jour le 24 octobre 2007 à 1h02)

Avec une sortie importante de 585 copies en France, le Deuxième Souffle d'Alain omme une tentative risquée. Fort de nombreux succès, y compris avec des sujets inattendus tels que la vie du compositeur baroque Marin Marais dans Tous les matins du monde, Alain Corneau tente à nouveau la jonction entre cinéma populaire et sophistication cinéphile. Pour en parler, nous avons demandé à Thierry Jousse, ex-rédacteur en chef des Cahiers du cinéma et aujourd'hui cinéaste (il prépare son second long-métrage, Je suis un no man's land), de se pencher sur ce Deuxième Souffle, lui qui s'est toujours intéressé aux questions de relecture des genres et aux motifs maniéristes du «post-cinéma».

Après quelques années d'abstinence, Alain Corneau revient chasser sur des terres qui lui furent, en d'autres temps, plutôt bénéfiques : celles du polar français. Ce retour au genre est aussi un retour aux sources, puisque Corneau est parvenu à matérialiser un vieux rêve : mettre en scène un remake du fameux film de Jean-Pierre Melville (cinéaste préféré de Nicolas Sarkozy, nobody's perfect) le Deuxième Souffle - estampillé chef-d'oeuvre du genre - ou, plus exactement, une nouvelle adaptation du roman de José Giovanni, paru dans la Série noire en 1958 et salué en son temps, notamment par Cocteau, comme une oeuvre maîtresse.

Faisons d'abord à Corneau le crédit de son ambition : il faut une certaine audace pour s'attaquer à un monument historique