En guise de bureau du festival, une table sur tréteaux. La carte d'accréditation est en papier recyclé, l'affiche si moche que l'on croirait un flyer annonçant une promo chez Conforama et les films éparpillés aux quatre coins de Berlin. Soit ceux qui ont organisé ça sont complètement à côté de la plaque, soit ils vont dans la bonne direction.
A les voir, ils pourraient être aussi bien profs dans une université ou tenir un resto d'altitude. A la place, ils ont choisi de faire exister sur quatre jours, avec un budget riquiqui, un festival de film porno à Berlin, le deuxième du nom. A quoi ça peut bien servir, le Porn film festival, à l'heure d'Internet et qui plus est à Berlin, seule ville en Europe où fleurissent les sex kino, salles spécialisées où des «ouvreuses» vous proposent en sus un visionnage manuellement assisté ? Ne se tient-il pas déjà tout au long de l'année des gros «salons» de l'industrie porno, avec starlettes, distributions de prix et tournages en extérieurs ?
Justement, le Porn film festival berlinois est l'antidote des salons, une attaque de l'underground lancée en direction de l'industrie. Le festival d'une génération qui voit dans le porno un compagnon de jeu, une source d'inspiration, une culture, une boîte à cul en même temps qu'une boîte à idées, un miroir identitaire (hétéros, gays, lesbiennes, filles-pédés, garçons-gouines, trans, fétichistes, accros à la Net pornographie...). Une génération qui en a marre de n'avoir sous la dent que des pornos a