1994-2024. Les portraits de der de «Libé» célèbrent leurs 30 ans au fil d’un calendrier de l’avent un peu spécial : 30 ans, 30 portraits. A cette occasion, nous vous proposons chaque jour de décembre, de rédécouvrir un de ces portraits (et ses coulisses), balayant ces trois décennies, année par année. Aujourd’hui, la troisième rencontre avec l’acteur, en 2007, d’une portraitiste un peu obsessionnelle.
A la projection de presse des Promesses de l’ombre, un collègue d’un hebdomadaire culturel est allé se scotcher au premier rang, s’écriant : «Je ne veux rien entre Viggo Mortensen et moi !» Pauvre diable. Si tu savais. Même en chair et en os, même à un centimètre, Viggo Mortensen reste hors d’atteinte. Ce type vient tout simplement d’une autre planète ; et quand il se pose sur la nôtre, c’est comme empreint d’une étanchéité irrémédiable. Avec lui, la sangsue médiatique peut toujours cuisiner, le mystère reste entier. Ne serait-ce que pour cela, merci Viggo Mortensen.
Non qu’il soit mutique, rétif ou énigmatique. Comme à son habitude, Viggo M. arrive en chaussettes et avec sa petite calebasse à maté, tranquillement en décalage avec la suite dorée à l’or fin où il enquille les interviews d’une voix douce. A quelques portes, Cronenberg fait pareil dans un costume gris qui accentue