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Libération
Critique

L'Irak, de guerre lasse

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publié le 7 novembre 2007 à 1h20

Le parfum seventies qui embaume actuellement le cinéma américain le doit largement aux films traitant de la guerre en Irak. Après tout, le Vietnam n'est pas si loin, et Hollywood a eu vite fait de se souvenir des formules de l'époque. Dans la vallée d'Elah,mélodrame efficace conjugué à une enquête policière rigoureuse, s'inscrit dans cette logique dans laquelle Paul Haggis (scénariste du Million Dollar Baby d'Eastwood et auteur d'un premier long remarqué,Collision) s'est astreint à respecter les codes du film de guerre dans un contexte où mauvaise conscience et égarement d'une société font un matériau cinématographique inépuisable. Pour autant, l'auteur a choisi de se saisir d'un fait divers, accrochant du coup l'imparable «d'après une histoire vraie» au générique, tout en distillant un message oscillant entre une condamnation sans réserve de la guerre et une empathie vaguement ambiguë vis-à-vis des soldats au front.«Je suis un opposant à l'intervention américaine en Irak, mais je cherchais un point de vue différent du mien pour l'exprimer. J'ai trouvé un article impliquant un homme très fier, courageux, confronté à des situations impossibles.» Enfer. Cet homme, c'est Tommy Lee Jones, troufion dans l'âme avec son hygiène de vie impeccable, ses petites manies et ses chemises repassées au cordeau. Cet ex-flic chez les militaires (c'est dire le caractère fantaisiste de l'individu) s'enquiquine copieusement dans sa retraite pais