Menu
Libération

Retour au bercail du pape de l'underground

Article réservé aux abonnés
publié le 7 novembre 2007 à 1h19

Le Centre des arts visuels Jonas Mekas a été inauguré dimanche à Vilnius. «L'avant-garde, du futurisme à Fluxus», sa première exposition, présente des photogrammes, mais aussi la collection Fluxus de Jurgis Maciunas (fondateur du mouvement iconoclaste dans les années 60) appartenant à Jonas Mekas.

Silhouette frêle surmontée de son éternel chapeau noir, Jonas Mekas, star de l'expérimental et pape de l'underground new-yorkais depuis ses chefs-d'oeuvre Walden (1969) et Lost, Lost, Lost (1976), a inauguré le centre qui porte son nom la voix tremblante d'émotion. A presque 85 ans et plus de soixante ans après avoir fui l'occupation nazie puis les Soviétiques, Jonas Mekas revient s'installer dans son pays natal. Plus de dix années d'efforts ont été nécessaires pour mener à bien ce projet. Coincé entre des magasins de luxe et une prison construite à l'époque tsariste, le cinéaste a décidé de tout offrir au centre financé par des fonds privés : sa bibliothèque de 12 000 livres, sa correspondance, ses manuscrits et ses films. La municipalité de Vilnius, fondatrice, a acquis pour 5 millions de dollars (3,4 millions d'euros) la collection Fluxus. L'argent permettra au cinéaste de réparer le toit de l'Anthology Film Archives, lieu où est abritée, à New York, l'immense collection de la production cinématographique alternative et indépendante que dirige Mekas depuis les années 70.

La question de la nécessité d'un tel centre ne se pose même pas. <