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Libération

Maggie Cheung l'âme fatale

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L'actrice aux soixante-quinze films met sa carrière cinéma sur pause. Maggie Cheung vit désormais sa vie nomade entre Londres, Paris, Pékin et Hong-Kong. Entre humanitaire et projets de chanson, l'actrice goûte à la liberté des gens presque normaux.
(DR)
publié le 10 novembre 2007 à 1h26

Comment vit-on loin des lumières qui vous ont faite et le plus loin possible des paparazzi qui servent, aussi, à entretenir le mythe le temps des moments creux ? On vit normalement, enfin. Maggie Cheung, 43 ans et un corps de liane qui n'a pas bougé depuis l'adolescence, s'est retirée du jeu. Pas de film à l'affiche, rien de «glamour» en préparation. C'est justement cela qui nous intéressait et qui lui plaît : parler de ces moments où volontairement on s'efface, où on redevient presque une personne normale et non plus la mégastar qui délivre les paroles obligées de la promotion : super tournage, scénario intéressant, bonne ambiance sur le plateau, etc.

Elle a pu dire ces mots-là, et les penser vraiment, des long-métrages qui l'ont rendue célèbre en Occident ; In the Mood for Love de Wong Kar-wai, Center Stage de Stanley Kwan, Hero de Zhang Yimou, Irma Vep puis Clean d'Olivier Assayas ­ pour ce dernier, elle obtint en 2004 le prix d'interprétation à Cannes. Mais le souvenir que l'on garde d'elle, le plus marquant, est probablement ce rôle de femme délaissée, hiératique dans ses robes de soie strictes et pourtant éclaboussées de couleurs, qui entretenait une passion chaste pour son voisin de palier : comme un ralenti érotique dans un immeuble hongkongais, c'était In the Mood for Love.

Latex. Quand le film est sorti, en 2000, Maggie Cheung habitait à Paris avec son époux d'alors, le cinéaste français Olivier Assayas. C'est lui qui était allé chercher cette star du cinéma