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Libération
Critique

Noémie Lvovsky, la danse des maux

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publié le 14 novembre 2007 à 1h28

Après le succès des Sentiments en 2003, Noémie Lvovsky, toujours escortée de sa fidèle coscénariste Florence Seyvos, continue d'explorer la veine de la comédie douce-amère, cette fois à travers le portrait croisé d'un père et de sa fille, l'un sentant la mort proche tandis qu'il est encore vert, l'autre perdant le nord en se découvrant enceinte alors qu'on l'avait déclarée stérile. Entre le berceau et la tombe, une injonction tour à tour naturelle et velléitaire, désirable et ridicule : Faut que ça danse ! Le film est lui-même traversé par l'inquiétude presque palpable de cet état d'esprit danseur qu'il faut faire advenir par le rythme des scènes, les changements de vitesse dans le jeu des comédiens, les accords désaccordés d'un récit qui saute du coq à l'âne, d'un personnage et d'un registre à l'autre.

Bipolaire. Donc Salomon Belinsky, 80 ans (Jean-Pierrre Marielle), hédoniste et individualiste, et sa fille Sarah (Valéria Bruni-Tedeschi), flippée comme quatre, ne sont plus sur la même longueur d'onde. Autour d'eux gravitent épouse dingo (Bulle Ogier), fiancé lunaire (Arié Elmaleh), prof d'histoire séduisante (Sabine Azéma), ami protecteur (Bakary Sangaré). Au-dessus d'eux planent encore les ténèbres de la Shoah, la famille Belinsky ayant, pour partie, été déportée. «La peur puis l'acceptation du mouvement de la vie»,dit Florence Seyvos (selon le dossier de presse), tel est le coeur d'un film emporté par un constant mélange d'énergie et de m