Les anciens partisans italiens entrent en résistance contre Spike Lee. Lorsqu'il avait annoncé à Rome, en juillet, le début du tournage du Miracle de Sant'Anna, le réalisateur avait pourtant suscité enthousiasme et bienveillance dans la péninsule. Pour son nouveau film, l'auteur de Malcom X avait en effet annoncé son intention de prendre pour point de départ la tuerie de Sant'Anna di Stazzema, au cours de laquelle 560 villageois toscans furent massacrés, le 12 août 1944, par les nazis dirigés par Walter Reder. Lee s'empare de cette tuerie pour revenir sur l'engagement des soldats noirs américains durant la Seconde Guerre mondiale. Au cours de la présentation, Spike Lee avait indiqué : «Les soldats des Etats-Unis qui ont combattu pour la démocratie ne sont pas seulement blancs. Le modèle n'est pas JohnWayne.» Et d'ajouter : «Hollywood a systématiquement exclu les Noirs et continue de le faire.» Mais le film, qui ressemble à un Indigènes à l'américaine et qui s'inspire d'un livre du vétéran noir James McBride, est aujourd'hui devenu un vif sujet de polémiques. Les résistants italiens survivants accusent désormais le réalisateur de «révisionnisme» et de «falsification historique».
En cause : une scène au cours de laquelle un nazi, avant le massacre, demande au curé du village où se trouve un partisan dénommé Papalla et si d'autres résistants sont réfugiés dans la campagne. Selon les anciens combattants, Spike Lee rep