Deux ans après la sortie de la Marche de l'empereur, documentaire sur les manchots de l'Antarctique couronné par un oscar et qui a connu un succès international, le réalisateur Luc Jacquet revient avec une fiction. L'histoire de l'apprivoisement mutuel d'une fillette de 10 ans et d'un renard. Un conte champêtre, empreint de l'évidente passion de Jacquet pour le monde sauvage, même si cette fois celui-ci ne se situe pas aux antipodes, mais pas loin d'ici. Splendides, les paysages sont ceux des montagnes de l'Ain, au sud du Jura - où Luc Jacquet a passé son enfance - ou du parc national des Abruzzes, au coeur de l'Italie, ou vivent, en toute quiétude, ours, loups ou renards. Baignés de lumière automnale, nimbés de brume, tapissés de fleurs ou couverts de neige, ils nous plongent d'emblée dans une humeur contemplative. A l'unisson de la fillette qui, pour pouvoir s'approcher de son renard, apprend à vagabonder, à se fondre dans la forêt, à observer sans gêner. Emerveillée par les hêtres torturés, les renards mangeurs de crocus au printemps, amusée par les ratons laveurs et les hérissons ou effrayée par les loups et la nuit.
Contemplatif, le film l'est aussi grâce à la rareté des dialogues, l'histoire étant contée par la mère qu'est devenue la fillette (Isabelle Carré lui prête sa voix) et exclusivement focalisée sur la relation intime avec la nature. Dans ce monde à la fois fantastique et réel où l'on va à l'école en vélo, à travers la forêt, où la nature est intacte, les