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Libération

Une bonne tranche de Belfort

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publié le 28 novembre 2007 à 1h43

EntreVues, festival international du film, à Belfort jusqu'au 2 décembre. www.festival-entrevues.com

Sans doute les films des Entrevues de Belfort portent-ils depuis quelques années un regard en danger, déserté, sans identité fixe, qui ne se reconnaît dans aucun genre, ne s'arrête à aucun combat, mais résiste toujours. Cette sensibilité ambiguë, joueuse, est aussi la nôtre (ici, «d'où l'on parle», comme on disait au temps de la politique, avant la répression de l'égalité en indifférence). Les films, courts et longs, présentés à cette 22e édition, contiennent souvent un garçon en caleçon ou des hommes entre eux, effet secondaire de cette ambiguïté générique, mais sans caractère de gravité. Rien de queer, juste un éloge de la singularité. Une autre caractéristique serait l'indétermination, justement, entre fiction et documentaire. Les narrations sont des tranches de vies. On y apprend à napper l'asphalte ou à cuire le pain, à porter des briques en longues séquences circonstanciées, près de la matière. Et réciproquement, les documentaires sont pleins d'obstacles amoureux, se font récits de formation quand les héros de fiction, eux, n'apprennent parfois rien.

Exclus. Les films choisis sont plutôt jeunes («1re, 2e ou 3e oeuvre») et à mi-parcours de cette semaine de festival, entre les hommages à Monteiro, Panfilov et Pascal Thomas, se repèrent déjà trois espoirs longs : Andalucia, du Français Alain Gomis, Rome plutôt que vous, de Tariq Teguia, et Blackguard Qiangz