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Libération

David Green, l'indé terre à terre

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publié le 2 janvier 2008 à 1h48

Notre chouchou de la semaine ne fera figure d'ovni qu'auprès de ceux qui ne resteraient pas jusqu'au générique de fin : le truc à repérer, c'est «produit par David Gordon Green». Natif de l'Arkansas, comme l'auteur de Shotgun Stories, Green produit un cinéma «roots» américain depuis l'an 2000, en quasi-autarcie, sous le parrainage spirituel de Terrence Malick.

Malick n'a rien à voir avec eux concrètement, mais tous ces jeunes gens révèrent la splendeur visuelle du maître, l'horizontalité de ses images, si bien adaptée aux bleds et pays montrés. Tous chérissent aussi son individualité radicale. Green, un à peine trentenaire issu de la North Carolina School of the Arts de Winston-Salem, base principalement ses histoires de slackers («tire-au-flanc») et petits criminels ruraux en Caroline du Nord, ou parfois au Texas, où il a grandi : George Washington, en 2000, est filmé à Salem (Caroline du Nord), au pays du tabac, mais dans des décombres industriels aussi beaux que pourris. All the Real Girls, en 2003, a été fait à Marshall, dans le même Etat économiquement déprimé. Ce second film, sans doute son meilleur, passait par Hollywood en faisant appel à l'adorable Zoey Deschanel (fille du fameusement maniaque directeur de la photographie de l'Etalon noir), mais Green contrebalançait l'effet en restant fidèle à ses lieux et à son acteur fétiche, Paul Schneider. Il a pareillement commis un écart avec son film le plus récent, l'Autre rive,