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Libération
Critique

La conspiration, obsession d'Etat

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par BAYON
publié le 9 janvier 2008 à 1h52

«C'est ma première torture.», dit l'agent CIA à Marrakech Douglas Freeman. «Notre pays ne pratique pas la torture», le cingle sa supérieure à Washington. Ce dialogue résume Détention secrète. En VO, Rendition - le code «extraordinary rendition» couvrant la félonie légaliste américaine qui consiste à sous-traiter le supplice en leasing, là marocain. Exemplaire de rigueur démonstrative, Détention secrète est un thriller engagé à la Faucon noir ou Blood Diamond ; gifle à l'état voyou de l'aliéné Bush.

Sans pathos ni effet (qu'un flashback global), le film, de type «choral», suit un père de famille américain bon teint ayant que le tort d'être né en Egypte et d'avoir un portable, ce qui fait qu'il se réveille, terroriste supposé, passible de la torture US «ordinaire».

S'ensuit une descente en enfer cagoulée renvoyant Midnight Express au rayon typique. Cette chute des corps est coupée de retours au «rêve américain» sur les pas de l'épouse du héros, blonde victime collatérale de l'Inquisition antiterroriste. Lui froidement dépecé dans les in-pace maghrebins, elle l'attend en jouant au ballon enceinte dans le jardin. Hantant ainsi le dédale juridique US, cette femme jouée par Reese Witherspoon «d'après une histoire vraie» est une arme fatale pointée sur les Etats-Unis avilis, à l'image de leur «serpillière étoilée» en affiche. Tout le monde est Isabella-Witherspoon, impuissante à répondre à la question «Où il est, papa ?», dou