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Libération
Interview

«Mon cheminement a été chaotique»

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A l'affiche. Hugo Vieira da Silva.
publié le 16 janvier 2008 à 1h57
(mis à jour le 16 janvier 2008 à 1h57)

Hugo Vieira da Silva est un cinéaste portugais de 34 ans qui vient de la contre-culture expérimentale et du documentaire. Il détaille son parcours jusqu'à ce premier film.

Qui êtes-vous ?

Je suis né à Porto, dans le nord du Portugal, peut-être la ville la plus snob du pays. Mais une scène alternative artistique et musicale y a toujours existé, peut-être plus «alternative» que celle de Lisbonne. C'était sans doute une expression de ce snobisme attaché à la ville, mais c'est aussi ce qui, à une époque, m'a «sauvé».

Je me souviens avoir vu Nick Cave, vers 1989, donner un petit concert où il se tailladait : la scène post-punk était réduite mais très radicale. C'est à partir de la fin de mon adolescence, au début des années 90, que le Portugal a complètement basculé dans la société de consommation et que le snobisme radical de Porto a commencé à s'éteindre. Et moi, je suis parti pour Lisbonne.

A la même époque, j'ai commencé à m'impliquer dans la danse contemporaine, qui a explosé au Portugal dans les années 90. Mes centres d'intérêts étaient vastes : arts visuels, chorégraphie, photographie, écriture. A la fin des années 90, j'ai eu le sentiment que Lisbonne souffrait d'une sorte de blocage culturel et devenait une ville dépressive. Je voulais absolument partir pour l'Allemagne. Quand j'étais jeune, j'ai beaucoup consommé de poésie romantique, de musique industrielle et fréquenté des Allemands vivant dans le sud du Portugal. A cette époque, je voulais déjà faire un