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Libération
Critique

«Haditha» : l'Irak ric-rac

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publié le 30 janvier 2008 à 2h07

Par la grâce de deux organisations indépendantes, on connaît depuis mercredi (voir Libération du 24 janvier) le nombre exact de mensonges énoncés par la Maison Blanche pour justifier la guerre en Irak : 935. On ne les a pas comptés, mais ce doit être très supérieur au nombre de plans qui composent Battle for Haditha, film bâti pour l'essentiel sur d'acrobatiques plans séquences. Est-ce à dire qu'en rabaissant le nombre de ses plans, en leur donnant une longueur volontairement identique à celle du documentaire, Nick Broomfield mentirait moins que George Bush et Dick Cheney réunis ? Disons qu'en mettant au point la première fiction «embedded», jouant avec minutie la carte de la reconstitution, se plaisant à aller flirter avec les codes de l'info en continu, Broomfield ment, mais ouvertement. Il fait oeuvre de faussaire et devient immédiatement intéressant.

Déraisons. Son credo, c'est l'expérience : revivre une bataille dans son déroulé pour lever la vérité sur ce qui motive chaque exaction commises des deux côtés de la ligne de démarcation opposant marines et insurgés. Cela lui permet déjà, en tant que metteur en scène, de sortir des enquêtes chocs, toujours à la frontière du gros racolage (Kurt & Courtney, par exemple), qui ont fait sa marque. Qu'est-ce qui fait que des gens à la base peu motivés, types du Midwest prêts à signer n'importe quel engagement dans l'espoir de voir du pays, vendeurs de DVD pirates à Bagdad vaquant à la petite semaine, se ret