Quel est le rôle d'un festival s'il n'est plus nécessaire de se déplacer au cinéma pour voir un film ? Exploding Cinema, le laboratoire du festival international du film de Rotterdam, a esquissé un début de réponse l'an passé en accordant une place de choix aux performances qui explosent l'écran. «Le festival s'intéresse aux pratiques qui déraillent et, plus que jamais, aux projections et événements uniques, non reproductibles», réaffirme le commissaire Edwin Carels.
Poursuivant son opération de réanimation du cinéma en privilégiant les croisements avec les arts audiovisuels, il offre cette année encore des expériences extrêmes où se côtoient pièces historiques de l'avant-garde radicale et expérimentations contemporaines. Les plus résistants auront donc plongé dans la lave sonique des Melvins sur la trilogie choc de Cameron Jamie, frôlé la crise d'épilepsie lors de la séance «Flicker» - plus d'une heure de films stroboscopiques -, épuisé leur rétine durant les 59 minutes de l'Anticoncept de Gil J. Wolman (alternance de disques noir et blanc sur fond de bande-son lettriste) ou régalé leur pupille avec le cinéma live improvisé à partir de miroirs, projecteurs et électronique vintage par la Cellule d'intervention Metamkine.
Hot-dogs.Ces oeuvres ne se regardent pas sur l'ordinateur ou le téléphone portable, elles impliquent physiquement le spectateur. Comme ces quatre films de Cameron Jamie, accompagnés par les assourdissants Melvins ou le gourou de la noise j