André Dussollier, il est épatant (comme disait son frère ahuri du lycéen ivre Rimbaud). A l'image de Cortex, qu'on aborde goguenard («Cortex?, Grotex?») mais qui se révèle exemplaire. Tout d'intensité confondue, Dussollier et le film tirent leur force contenue d'une faiblesse connue inconnaissable, la maladie d'Alzheimer, qui touche la plupart d'entre nous après 50 ans.
Tenant d'ailleurs du thriller de référence sur le sujet, Alzheimer, comme de Memento, le polar clinique et déphasé Cortex, qui met en scène un flic au rancart à l'hospice, démarque directement Vous êtes de la police?, dernier coup d'archet couplé de feu-Brialy et Cassel (père, encore vif en Panoramix posthume dans l'Astérix olympix 08).
L'emprunt Vous êtes de la police ? posé, le noeud du mystère (le mobile) avouant du reste un déficit par rapport au film policier témoin, Cortex, aussi strictement mis en scène que joué,traite bravement et brillamment, mine de rien, un thème tragique plus qu'ardu : la sénilité.
A quoi la composition obsédante, ensemble hermétique et d'une profondeur de paranoïa aiguë, de Dussollier, faible jeune dans 3 Hommes et leur cousin mais fort vieux, tour à tour absent, sensuel, pathétique et lucide, donne l'inquiétante humanité panique requise.
Benicio Del Toro est bien, aussi, dans Nos Souvenirs brûlés. Le mélodrame popote dégouline de bons sentiments de famille recomposée, démagogie petit linge poussée à l'intolérable par Halle Berr