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Libération
Interview

«Je peux être impitoyable»

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publié le 6 février 2008 à 2h13

Trêve d'arguties : même avec le QI d'une musaraigne, il est impossible de ne pas tout capter à John Rambo. Poids lourd du box-office des années 80, avec trois épisodes d'intérêt décroissant, le vétéran taciturne rempile ici dans la jungle birmane, où il va extirper du pétrin des humanitaires américains. D'un côté, l'ennemi est montré comme une horde informe de barbares qui éructent, pillent, violent, mutilent et éventrent tout ce qui bouge ; de l'autre, Rambo, plus asocial que jamais, qui commence comme un candidat Chasse Pêche Nature Traditions en campagne (il vivote en Thaïlande en capturant des serpents), fait sa mijaurée quand on l'appelle en renfort et finit, une fois ses trois lignes de texte évacuées, par exterminer la moitié de la population de la péninsule asiatique.

Après Rocky, ressuscité avec plus de tact l'an dernier, Sylvester Stallone, 61 ans, avance ici sa deuxième pièce maîtresse, censée démontrer aux (plus ou moins) jeunes générations, après une traversée chancelante des années 90, qu'il reste dans le coup. Séjournant une semaine à Paris, l'acteur-réalisateur, soutien du candidat républicain McCain, a ratissé très large question promo (conférence de presse, Disneyland, avant-première publique, junkets, etc.), tout en limitant au strict minimum les entretiens en tête-à-tête. Dont celui-ci.

Quels sont vos héros ?

Quand j'étais jeune, j'avais une profonde admiration pour des gens comme Kirk Douglas ou Steve Reeves qui ont dû, à leur manière,