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Libération
Critique

«Juno», en cloque à claques

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publié le 6 février 2008 à 2h14

Au début des années 90, Sonic Youth fit sensation en reprenant dans un mode plus punk que nature le Ça plane pour moi de Plastic Bertrand pour une compilation titrée Freedom of Choice et qui luttait pour l'avortement dans une Amérique sous administration Bush père, plus conservatrice que jamais. Dans Juno, comédie sous administration Bush fils mais en débandade totale, et se voulant cool comme tout, il est question d'un adulte qui se trouve en position de passer des disques pour sceller son entente avec une adolescente qui croit savoir ce qu'est ou n'est pas le punk rock. On en vient inévitablement à causer des mérites de Sonic Youth et l'adulte en question, bonne pâte, grave sur un CD-R une reprise par les New-Yorkais du Superstar des Carpenters, «la plus belle chanson du monde» (on souscrit). Après écoute, l'insupportable adolescente renverra le CD à la gueule du trentenaire en ne manquant pas d'y rajouter : «Ton Sonic Youth, c'est jamais que du bruit.»

Précoce. Quel rapport avec «Ça plaaaane pour moooooooi» ? C'est qu'avant cela, la même mioche s'était retrouvée mise en cloque par un copain de classe plus éjaculateur précoce qu'amant fougueux et avait renoncé à l'avortement sous prétexte qu'au centre IVG, la standardiste mâchait du mauvais chewing-gum.

Il y a quelques années, un truc aussi stupéfiant serait passé pour une attaque des fondamentalistes pro-life à l'égard de ceux qui ont opté pour la liberté de choix. Mais aujou