L'année cinéma 2008 devrait être un bon cru du point de vue capillaire. Il se passe des choses assez inattendues, comme les Coen affublant Javier Bardem d'une coupe de douilles pas possible qui devrait lui faciliter l'entrée de tous les clubs échangistes de Sacramento. La France, pour une fois, n'est pas en reste : Jacques Maillot a imaginé pour François Cluzet une moumoute d'inspiration «Karl-Heinz Rummenigge, demi-finale du Mundial 82», soit un beau brushing à base de levure, au service d'une aventure esthétique tout en dissymétrie : court devant, long derrière et bien gonflée de partout. Avec là-dessus, juste sous les narines, une moustache très épaisse, fournie, pour mieux faire malfrat. Ainsi grimé, l'honnête Cluzet se métamorphose en quelque chose comme le gang des Postiches et la Maxitête à lui tout seul. Qu'un film arrive à relever son acteur d'une telle charge parodique involontaire, sincèrement on ne croyait pas la chose possible. Mais, une fois maîtrisées nos bouffées de rire à chaque entrée en scène de l'acteur lâché en pleine composition (compter vingt-cinq minutes, quand même), on peut commencer à ouvrir les yeux et se calmer un peu : les Liens du sang, c'est bien - dans son genre.
Marlou.Sur le papier, on pouvait en douter : qui, après comparaison avec le James Gray, a encore envie d'un polar français en blouson de cuir, dialectisant sur la frontière flic et/ou voyou, versant l'huile sur le feu d'une fraternité compliquée et brodant toute une mythologi