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Libération
Critique

Cliché sous bois

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publié le 27 février 2008 à 2h29

Deux jeunes discutent sous un hall d'immeuble, maussades, «véner» contre la France, le manque d'avenir, débattent «identité nationale». L'un dit qu'il veut retourner chez lui, l'autre lui fait remarquer : «Pour retourner en Algérie, il faut déjà y être allé.» Pour en rajouter dans le cliché banlieue, le scénariste-réalisateur Zaher Rehaz a distillé dans les dialogues quelques punch-lines bien sentis du rap français : «Tu connais beaucoup de millionnaires en BEP, toi ?» (Oxmo Puccino) «Tu veux une bombe de meuf, il te faut la tronche qui va avec, le biff qui va avec» (Sefyu). Et puis les deux lascars terminent leur discussion en allant braquer un épicier.

Braquage. Le scénario de Hasta la Muerte est d'origine contrôlée (violence, braquage, deal, femme battue, rien ne manque) et assumé par son réalisateur : «C'est en écoutant Caillera la Muerte,de Salif, que j'ai eu l'idée de faire ce film», explique Zaher Rehaz, directeur de MJC avant d'être cinéaste, lors de la présentation de son court métrage. S'amuser à filmer des braquages, faire en sorte que la référence du genre «ghetto movies», type Menace II Society, des frères Hugues, passe presque pour une bonne tranche de rigolade, c'est le pari que semble s'être lancé Hasta la Muerte. Un film cliché, revendiqué par l'association Cité Art, qui le produit et le présente hors compétition lors de la deuxième édition de son festival Nos cités, qui se tient dim