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Libération

«Bienvenue chez les Ch'tis», «Taken»

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par BAYON
publié le 5 mars 2008 à 2h35

Les spectateurs de Bienvenue chez les Ch'tis se pressent pour applaudir, ils sont venus contents. Bonnes gens, brave film. Le bingo-frites du jour est une comédie France profonde. Cela se tient, sans ordure, c'est à signaler, sans façon si sans génie. Non sans idée, ni scènes. On peut se repasser Galabru vaticinant le «nooord». La tournée PTT pétée à vélo fait le meilleur du film, de pure farce beurrée, en duo gugusse dans la tradition. Le petit Germinal des clichés chtimis a de l'esprit. C'est l'Affaire corse II, le retour à Bergues. Même bon esprit, mêmes limites. Gérard Oury nous expliquait un jour qu'«un film comique, ce n'est pas 50 gags mais 500». Faute de 400 gags, OSS manque, La Grande vadrouille n'y est pas; Dany Boon fût-il assez inspiré en Langdon des crassiers, et Kad Merad probant en Loyal Ecureuil.

Le succès de saison est aussi pris à ses bonnes intentions : la farce veut de la férocité, la mélodie du bonheur du beffroi chti de la rondeur. Le mariage des deux fait un divertissement un peu bonasse, sans ces décrochages de nerfs, de délire, de démence, qui font les bidonnades d'anthologie (le chien électrogène de Mary à tout prix). L'arrivée burlesque, cramée en bande-annonce, effleure cet état de grâce poilant, avec le quiproquo un peu jubilatoire de connerie raciste de la mandibule supposée blessée du chti vu son accent à la con. Puis le remplissage domestique, idyllique, patrimonial, un peu gnangnan, lai