Il faudrait désormais parler de «films d'orphelinat» comme on dit «film de prison» ou «film catastrophe». Le carton espagnol l'Orphelinat en serait le parangon. Avec un grand pensionnat d'enfants perdus, une sorcière, des cryptes, placards à double fonds spatio-temporels.
Produit chimique de synthèse recyclant Sixième Sens, l'Exorciste et autres Godsend ou les Autres en série, le simili gothique Orfanato a deux traits distinctifs : 1) plus gros succès filmique espagnol de l'histoire, 2) plébiscite lié à la réputation terrorisante du film, le tout se révèle incompréhensible à nos yeux pourtant complaisants d'amateur de précédents locaux à la Labyrinthe de Pan, Visionarios oul'Echine du diable. De formatage US basique, ce thriller d'«orphelinat» oublié en proie au remords, obsession du cinéma ibérique travaillé par la guerra civil, ne commence pas mal. L'esprit des lieux prend corps, avec une névrose palpable.
Un jeune couple et son fils nerveux emménagent un manoir des Asturies réinvesti CAT. Via petit bal de freaks du cru sans suite, la Maison Usher maison, avenante d'abord en plein soleil, se révèle malsaine dans les coins au crépuscule. L'enfant Simón entend des voix, joue avec des ectoplasmes à de drôles de rébus peterpanesques menaçants.
Autour de ce fils orphelin qui s'ignore mais l'apprend, et de sa mère orpheline de l'ancien orphelinat, comme cela se trouve, tout devient bientôt embarrassant de convenu, d'hystérie accumula