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Libération
Critique

10 000 bonnes raisons de ne pas aller voir «10 000»

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publié le 12 mars 2008 à 2h40

Les critiques américains n'ont pas été très courtois avec le dernier film de Roland Emmerich. Ils n'ont pas eu tort. En fait de «dix mille ans avant Jésus-Christ», on débarque dans un film d'ados bourrés d'effets spéciaux. Une sorte d'ébauche de BD fantastique dont le scénario de départ a sans doute été inspiré par les superbes romans sur la préhistoire de Jean M. Auel.

Une fillette aux yeux bleus, Evolet, perdue dans un paysage de montagne, est adoptée par une tribu d'hommes de Cro-Magnon sympathiques qui ont pris la bonne habitude de se raser de près. Certains sont culturistes, à en juger par la forme rebondie de leurs pectoraux. Ils logent chichement dans des tentes de peau de mammouth, qu'ils chassent à l'aide d'épieux rudimentaires et de grosses pierres jetées du haut des pentes sur la calebasse de ces pauvres ancêtres de l'éléphant d'Asie.

Tout irait bien jusque-là, si les acteurs y mettaient un peu du leur. Mais ils sont loin d'être à la hauteur des mammouths digitaux, aussi bien animés que les dinosaures de Jurassic Park. Evolet, une fois devenue pubère, ne chipote pas sur le mascara. Son regard de feu fait fondre le héros de l'ère glaciaire, un certain D'Leh, qui n'hésite pas à tuer un mammouth pour la séduire. Les bonheurs simples de la vie campagnarde que goûte la tribu sont précipitamment brisés par l'irruption d'une chevauchée de têtes à claques au faciès arabe. Plus civilisés, mais moins respectueux des bonnes manières, ils enlèvent Evolet et une po