Menu
Libération
Critique

La guerre du séjour

Article réservé aux abonnés
publié le 12 mars 2008 à 2h40

AToulon, Esther vit seule avec Elie, son fils médecin. Elle est impotente, clouée dans un fauteuil roulant. Irascible, elle insulte les différentes gardes-malades venues lui tenir compagnie. Sélima, jeune infirmière, propose alors à Elie de faire venir sa mère, Halima, une retraitée qui a passé sa vie comme femme au foyer. La rencontre entre les deux n'a rien d'évident. Esther est de confession juive, Halima est une musulmane pratiquante. Un fossé de méfiance, sinon de mépris réciproque, existe entre les deux communautés.

Gonflé. Dans la vie raconte comment Esther et Halima finissent par reconnaître plus d'importance à leurs atomes crochus et aux plaisirs qu'elles prennent à s'émanciper l'une l'autre qu'aux convictions et préjugés dont elles sont censées être les gardiennes par leurs origines et leurs parcours respectifs. Petite histoire d'Esther et Halima, grande histoire des relations entre Juifs et Arabes. Projet gonflé, idéologiquement risqué, que Philippe Faucon inscrit dans la continuité de ses précédents films (Samia,les Etrangers ou la Trahison sur la guerre en Algérie), tous peu ou prou rattachés aux problématiques coloniales ou postcoloniales. Faucon est lui-même né à Oujda, au Maroc, que ses parents ont quitté quand il avait 4 ans.

«Dans la vie était un film difficile à écrire et à tourner, raconte le cinéaste. Il ne s'agissait pas d'asséner la confrontation de points de vue antagoniques, mais de créer des personnages, avec leu