Tous les ans, UCLA Film and Television Archive présente un programme de films réalisés avant qu'Hollywood se mette une ceinture de chasteté. «Pre-code» fait allusion à la période de flou qui a duré entre 1930 et 1934 sur la mise en pratique du code Hays, du nom du sénateur William Hays, avec ses 28 000 règles de censure vertueuses et cette appellation, sur le circuit cinéphile, est devenue aussi vendeuse que «noir» il y a dix ans. A tel point que la chaîne Turner Classic Movies (TCM), responsable du regain d'intérêt pour ces films oubliés, a été jusqu'à produire un documentaire sur la question (lire encadré). Dans le cas de TCM, il s'agit surtout de faire monter la mayonnaise : à part les perles du genre Baby Face ou des chefs-d'oeuvre absolus comme Possessed (Fascination), le film de Clarence Brown qui a lancé Joan Crawford (le 20 avril sur TCM), beaucoup de films programmés sous le label pre-Code sont médiocres, intéressants seulement par ce qu'ils révèlent de l'époque.
Boycott. Le grand truc d'Hollywood était de sortir des histoires émoustillantes de femmes émancipées, pour mieux les ramener dans le bercail foyer-bébés, qu'il s'agisse de Norma Shearer (The Divorcee, Strangers May Kiss), Bette Davis (Ex-Lady), ou Loretta Young (Big Business Girl). Un des meilleurs du genre passe sur TCM à partir du 18 avril : Female est amusant, pour Ruth Chatterton en capitaine d'industrie (automobile) qui se comporte comme Catherine de Russie avec