Et si le requin était finalement victime d'un délit de sale gueule ? Et si, pour de basses raisons cinématographico-commerciales, Steven Spielberg avait transformé ce poisson «timide et pacifique» en tueur assoiffé de plagistes tranquilles ? Pour Rob Stewart, c'est clair : non seulement les requins sont «les animaux les plus cools du monde», mais en plus, cette mauvaise image les dessert car personne ne veut les protéger, alors qu'ils ne sont pas au mieux. Photographe animalier, ce beau gosse canadien de 27 ans s'est donc lancé dans la réalisation de Sharkwater (en VO), pour prouver au monde entier que le requin est notre ami et qu'il doit le rester car, en tant que prédateur suprême, il gère les grands équilibres entre espèces dans les océans.
Pendant près de cinq ans, Stewart a donc sillonné les mers. Son objectif initial tendait plutôt au documentaire animalier : ça donne la première partie du film, manifeste écolo sous-marin spectaculaire consacré à la réhabilitation de la bestiole. Où l'on découvre sa vie quotidienne, sa nage élégante, son importance écologique et sa modération en tout, notamment en matière d'alimentation. Car qu'on se le dise une fois pour toutes : le requin ne mange pas l'homme. Au pire, il goûte, accidentellement, un pied ou un bras mais la chair humaine, ce n'est pas sa tasse de thé. Les cinq décès constatés annuellement ne seraient dus qu'à des noyades ou des hémorragies liées à ses morsures, jamais à un déchiquetage en règle. D