L'avènement des sites de partage de vidéos, intarissables robinets à clips et à formes courtes, n'est sans doute pas étranger à la disparition de festivals comme l'Américain Resfest ou au repositionnement du Londonien Onedotzero, pionniers des images mutantes aux confluences du cinémaexpérimental, de l'animation, de la 3D, du graphic design et du clip. Ces pépites, autrefois introuvables en dehors de ces festivals itinérants, sont désormais à portée de clic. «Tout le monde peut être un créateur et devenir curateur sur YouTube. Or Némo ne veut pas être un YouTube sur écran géant», précise Gilles Alvarez, directeur artistique du festival qui fête ses dix ans. Quel est dans ce contexte le rôle d'un festival de «nouvelles images» ? «Rester fidèle à nos fondamentaux, le cinéma.» D'où la volonté de se recentrer sur des formats qui résistent à Internet, plus particulièrement les live, là où le cinéma fricote avec le spectacle vivant. «Némo veut être le lieu du "cinéma vivant", des performances audiovisuelles et de l'expanded cinema, avec une place de choix faite à l'abstraction et à l'expérimental.»
Avant lui, les festivals Sonic Acts à Amsterdam ou Cimatics à Bruxelles se sont focalisés sur ce type de performances héritières des spectacles de projections lumineuses de la fin du XIXe (lanterne magique, orgue à couleurs et autres zootropes), des recherches des avant-gardes (films abstraits musicaux de Fischinger, Flicker, de Sharits, etc.) ou encore