Ciao Stefano de Gianni Zanasi avec Valério Mastandrea, Anita Caprioli, Giuseppe Battiston, 1 h 44.
Dans le langage usuel français, ciao marque le départ, quand en italien, l'interjection signifie tout autant l'arrivée. Alors, quitte à vouloir «traduire» le titre original, Non pensarci («N'y pense même pas»), il aurait mieux valu opter ici pour un équivoque Salut Stefano, au lieu de ce Ciao moins bien configuré. Car en guise de point de départ, le héros du film de Gianni Zanasi choisit d'enclencher la marche arrière pour amorcer une fuite en avant. La trentaine bien entamée, Stefano, guitariste à Rome dans un groupe de rock, plaque tout le jour où il découvre sa copine au lit avec un collègue. Moralement amoché, il rentre au bercail où, au-delà des apparences, l'ambiance n'est pas folichonne non plus, entre un père chef d'entreprise aux abonnés absents depuis un accident cardiaque, une mère portée sur de nouvelles sensations spirituelles, une soeur étudiante reconvertie dans l'élevage de dauphins et un frère aîné obèse qui s'amourache d'une escort girl.
En quête d'un peu de répit, voire de réconfort, le fils atterrit alors, entre non-dits et faux semblants, au coeur d'une somme de tracas qui se superposent aux siens. Composant autour de ces éléments, la satire concède une dimension cafardeuse, tandis que le drame intègre l'ironie.
Sans jamais molester ses personnages - pour lesquels transparaît même une certaine tendresse - Gianni Zanasi aligne des si