Le Grand Alibi de Pascal Bonitzer avec Valeria Bruni-Tedeschi, Pierre Arditi, Mathieu Demy, Miou-Miou. 1 h 30.
Pascal Bonitzer a entamé sa vie de cinéaste (avant quoi il fit de la critique aux Cahiers en parallèle d'une carrière de scénariste - pour Rivette, Téchiné) sur un emprunt. Le titre de son premier film, Encore, venait de Lacan. Aujourd'hui, pour les raisons d'une commande, il relit Agatha Christie (The Hollow), comme les vieilles dames indignes d'autrefois, en n'oubliant pas de tirer la chose vers Hitchcock (celui, presque boulevardier, de Mais qui a tué Harry ?), en bon pervers cinéphile.
Echiquier. Douter de la cohérence de tout cela reviendrait à oublier que l'inconscient est criminel comme disait l'autre, donc que de la psychanalyse au roman policier il n'y a qu'un tout petit pas et beaucoup de chausses-trappes. Avant d'être le titre original du nouveau Bonitzer, le Grand Alibi était la traduction française de Stage Fright, un Hitchcock de 1950, avec Marlene Dietrich et tourné à Londres. Stylistiquement, c'est un peu pareil : le Bonitzer a tous les attributs d'un jardin anglais, vert et élégant, avec quelques fleurs vénéneuses pour faire fiction, tout en prenant garde à ne jamais se situer très loin de la route des Yvelines, en gardant son air Made in France du côté de chez Chabrol.
De quelle France s'agit-il d'ailleurs ? Elle est étrangement familière (des hommes à femmes, des romanciers sans livre, des députés, des