Entre Pierre-Henri Deleau et Olivier Père, il existe une filiation presque obligatoire. Le premier est le cofondateur de la Quinzaine et en a assumé la direction artistique pendant les trente premières années. Le second, ex-journaliste, programmateur à la Cinémathèque française, est l'actuel délégué général. Pierre-Henri Deleau, démissionnaire en 1998, restera pour toujours la figure tutélaire de la Quinzaine, dont il a forgé la carte d'identité. Face à lui, Olivier Père évoque sa propre histoire à Cannes et la manière dont il a repris le flambeau. Quelques jours avant d'arpenter à nouveau la Croisette, l'un et l'autre nous ont raconté leur Quinzaine, l'un le regard tourné vers le passé, l'autre vers l'avenir.
Pierre-Henri Deleau ouvre le bal. «Je ne suis pas revenu à Cannes depuis dix ans. Mais ça ne me manquait pas, je n'aime pas les Cannois. Depuis que le palais Croisette a été détruit, ce n'est plus la même chose. Tout était bien. Les réalisateurs au premier balcon qui descendaient vers la salle après la projection, la magie de passer directement de la salle obscure à la lumière du bord de mer.»
«Parasite». De sa toute première Quinzaine, le cofondateur garde le souvenir d'une trouille épouvantable. Plus de soixante films avaient été sélectionnés (contre une trentaine l'année suivante), les problèmes étaient réglés au fur et à mesure de leur apparition. «Je ne savais pas qu'il fallait remplir un formulaire pour les bobines qui arrivaient par avion. Aussi, quand l