Jerzy Skolimowsky n'a plus tourné depuis 1991, depuis son adaptation américaine du Ferdydurke de Witold Gombrowicz (lire aussi page 24). A l'automne dernier, il revenait par la bande en campant le grand-père russe ex KGB des Promesses de l'ombre de David Cronenberg. Il était très bien, voire parfait, mais on pouvait, au seul souvenir de Walkover, du Départ, du fascinant Deep End (le plus beau film sur le Swinging London), de Travail au noir ou du Bateau phare (oeuvres inquiètes des années 80) être en demande de plus encore. Hey Mister Finger, un film de vous, est-ce possible ? On peut enrager dans son coin contre un tel scandale, faire du bruit, mais il semblerait que le dernier à s'être plaint de cette absence soit Skolimowski en personne. Qui, dans le silence de son atelier, peignait.C'est aussi en peintre qu'il revient, avec ce film tourné en numérique, dont la noire beauté plastique est le premier argument. En ouvrant sur ce film exigeant, la Quinzaine des réalisateurs se place sans doute dans la continuité des Nouveaux cinémas des années 60 - dont Skolimowski fut un des fers de lance - et pointesurtout du doigt un devenir possible du cinéma. A la façon d'un Sokurov, Skolimowski se sert de l'outil numérique comme d'une palette, réinvente la matière cinématographique, trouve une image qui semble avoir pour première empreinte le coton. Son épaisseur, sa ouate, livre le sentiment immédiat de la boue, du froid. Voilà donc phot
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