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Libération
Critique

Et «Merde» à celui qui le verra

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publié le 16 mai 2008 à 3h29

Calamité que l'on croyait réservée aux sixties, le film a sketchs est décidé à revenir. Les grands thèmes sociaux (l'amour à l'italienne, le plus vieux métier du monde.) ont été remplacés par les villes - c'est toujours plus fastoche à produire. Paris je t'aime avait ouvert, hélas, Un certain regard il y a deux ans.

Une année de répit, et voilà que Tôkyô ! réitère le coup. Mais, comme tout se perd, y compris un certain sens de l'exactitude dans la répétition, il s'avère que, patatras, Tôkyô !, c'est bien. Composé de trois courts métrages mal élevés, ce Tôkyô ! des jours de cris tient tout entier dans son point d'exclamation. Il marque l'invitation faite aux cinéastes étrangers à hausser le ton.

Malaise. Ce qu'ils font, sans jamais livrer sur la société japonaise (qu'une fois pour toutes, on gifle celles et ceux qui la qualifient automatiquement d'impénétrable) un regard supérieur, comme ça avait pu être le cas avec le hit surfait de Sofia Coppola, Lost in Translation. Sans doute parce que ni Michel Gondry ni Leos Carax ni le Coréen Bong Joon-ho (auteur de l'impayable The Host) ne sont assignables à une quelconque ambassade. Leur cinéma se fout pas mal d'être français ou coréen, le pavillon pour lequel ils battent est celui de leur seul imaginaire. Ce sont là trois indéniables hauts perchés.

Bon, on pourrait vous expliquer par le détail que Michel Gondry a retrouvé avec Interior Design ce sens du malaise qui faisait défaut