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Libération
Critique

Mao, l'islammeur

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publié le 17 mai 2008 à 3h29

C'est un film qui marche du tonnerre avec cependant un gros caillou dans la chaussure. De ce caillou, parlons-en sans détour. L'histoire est celle d'une entreprise de réparation de palettes en bois et de son patron Mao. Mao est un musulman prosélyte et la question qui ficelle l'intrigue est celle de l'ouverture d'une mini-mosquée où la quinzaine d'employés de Mao pourront pratiquer leur religion. Un conflit naît suite à la désignation arbitraire par Mao d'un imam. La petite communauté est alors divisée entre les pro et les anti-imam. Voilà donc que le fait musulman qui, lui, n'est pas une fiction dans la France contemporaine, est ici à prendre ou à laisser. Sans qu'aucune scène ni réplique ne mette en doute que l'islam soit justement une religion. C'est-à-dire, comme toute religion, une tentative d'assassinat de la raison. Ici, l'islam est donné comme un absolu respectable. Il faut donc prendre sur soi pour ne pas s'enfuir.

Ce qui retient par la manche, c'est le cinéma, énormément de cinéma. A commencer par les acteurs dont, chef devant et derrière la caméra, Rabah Ameur-Zaïmeche qui interprète Mao, au minimun comme un De Niro de la belle époque. Ses compagnons sont aussi de cette belle trempe, dont Christian Milia-Darmezin qui joue Titi et qui porte bien son nom en manutentionnaire touché à sa façon par la foi. Son improvisation d'une autocirconcision domestique restera dans les annales du comique de situation mêlant le «ouille-ouille la teub !» et le fou rire.

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