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Libération
Portrait

Mise au poing

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publié le 17 mai 2008 à 3h30

James Toback et Mike Tyson se sont rencontrés lors du tournage de Black and White en 1998. Le réalisateur, révélé par Fingers (1978), tournait là son septième film dans lequel l'ex-champion du monde des lourds, dans son propre rôle, donnait la réplique à Brooke Shields. «J'aime la boxe depuis que j'ai 4 ans», dit James Toback. «Mon père et mon grand-père étaient fanatiques et ils m'ont emmené au Madison Square Garden pour la première fois quand j'ai eu 6 ans. J'y ai vu Ray Sugar Robinson.»

Sur le sujet, il est intarissable. Il suffit de lui poser une seule question, sur un grand combat, et il le décrit avec gourmandise depuis la cloche du premier round jusqu'au KO du perdant. «Pendant toutes ces années, j'ai toujours pensé que la boxe était une formidable métaphore, crue et surexposée, de la vie. Les boxeurs, plus que n'importe qui, passent leur temps à s'arranger avec la mort. Ils fournissent un travail phénoménal pour porter les coups les plus précis, les plus dévastateurs, pour tenter aussi de contrôler le combat et, quand ils s'y attendent le moins, un coup vient tout foutre par terre.»

Mélancolie. Le projet de ce film sur Tyson déboule un peu de la même manière, sans prévenir. «Je venais de perdre mon père et j'étais dans une sorte de dépression destructrice. Mike, lui, avait replongé dans ses travers. Il avait été arrêté, il suivait une cure de désintoxication. Je me suis dit que c'était probablement le meilleur moment pour faire ce