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Libération
Critique

Courts doubles

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publié le 20 mai 2008 à 3h32

La manie des «séances spéciales» n’est pas l’exclusivité de la Sélection officielle, qui y range un peu n’importe comment ses objets les plus insaissable. La Quinzaine s’y adonne aussi, qui proposait hier une séance encore plus «spéciale» que les autres, puisqu’elle présentait à la fois le dernier film cosigné par Jean-Marie Straub et la défunte Danièle Huillet et le premier que Straub signe seul depuis cette inconsolable disparition. C’est d’ailleurs à la cinéaste disparue qu’Olivier Père, sélectionneur en chef de la manifestation, a tenu a dédier l’ensemble de la Quinzaine cette année.

Théâtres antiques. Curiosité encore inexplicable, le Genou d'Artémide, court métrage (en) italien qui ressemble tant à leurs derniers films communs, est signé de Straub seul et le documentaire Itinéraire de Jean Bricard, tourné en France par Straub, est doublement signé.

Ce Genou prolonge en effet les dispositifs typiques du cinéma des Straub de ces dernières années, notamment Ces Rencontres avec eux et Ouvriers, paysans. Adapté du texte la Bête sauvage, lui-même extrait des Dialogues avec Leuco, de Cesare Pavese, le film est l'occasion de redresser une nouvelle fois les tréteaux du petit Teatro communale de Buti, troupe provinciale d'acteurs italiens improprement qualifiée d'amateurs. Ce théâtre est déterritorialisé : les sous-bois font office de scène comme les grands arbres de cintres, ce qui se révèle éminemment propice à faire flotter un e