Pour des tas de gens, le planning familial restera à jamais un terme désuet, synonyme de progrès social, mais où il n'est pas question d'envoyer sa propre fille. Histoire de faire tomber les écailles des yeux d'une partie de la population, Claire Simon s'est lancée dans ces Bureaux de Dieu. Un appartement converti en lieu d'accueil, des comédiennes célèbres (Nathalie Baye, Nicole Garcia, Isabelle Carré, Béatrice Dalle, Anne Alvaro), un rigolo à contre-emploi (Michel Boujenah) et des acteurs non-professionnels pour incarner ces femmes jeunes ou âgées, françaises ou étrangères, croyantes ou non, qui défilent dans ces lieux depuis la création de l'institution en 1957.
Or, ce sont bien les «amateurs» qui tiennent la baraque, les icônes de fiction propulsées dans ce registre documentaire se contentant de donner la réplique. Sans fioriture, le film reproduit des entretiens qui ont eu lieu dans des locaux similaires au cours des années 2000. Au mot près. De longs textes, spontanés, angoissés ou témoignant des dilemmes auxquels ces femmes, et parfois quelques hommes, sont confrontés. Une mineure d'origine algérienne qui prendrait bien la pilule mais qui souhaiterait laisser sa mère en dehors de tout ça. Une femme manifestement catholique qui préfère avorter parce qu'avec son nouveau job «il est hors de question d'avoir un autre enfant». Une femme enceinte qui ne sait pas si le père est son mari ou son amant. Dans le gynécée toujours en surchauffe (trop de monde tout le