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Libération

«Grace is Gone» & «Cleaner»

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par BAYON
publié le 28 mai 2008 à 3h38

Si empâté que ses jambes frottant l'une contre l'autre l'empêchent de marcher, le daddy baleine bon teint US de Grace Is Gone n'ose pas dire aux deux fifilles, l'une obèse comme lui et l'autre insomniaque, que mummy, sergente appointée à coloniser et tuer des Bagdadis, est morte au front d'un quelconque staphylocoque chopé au mess du bunker (bien fait, fallait pas y aller) ; du coup, papa embarque son monde en virée de diversion au «parc des merveilles», à 2 000 bornes de là.

Cet argument mélo, sur fond d'american dream non moins fadasse (junk-food, motels, highway, disneylanderies...) dans le pays volé des Indiens et bisons massacrés au nom du dieu pionnier, devient curieux si l'on voit dans le héros elvisien le fantôme du roi drogué patriotard boursouflé de Graceland - comme le suggère le «Grace» du titre.

En première ligne, producteur-acteur, John Cusack, éternel jeune premier avarié, qu'on aime pour son bullshit de soûlot branleur camé en surcharge pondérale critique et ses psycho-navets en série, se mêle ici hasardeusement d'«engagement». Quelle rigolade. Contre le crime d'Etat de la guerre d'annexion US en Irak, il serait temps à l'heure de la débâcle du bandit Bush après celle de Blair.

Gageons que le bide au programme (dans tous les sens du terme : dramatique, commercial et lipidique), suivant celui de tous les films sur le sujet (dont l'éminent Détention secrète), que le four prévisible servi