Menu
Libération
Critique

Famille décomposée

Article réservé aux abonnés
publié le 18 juin 2008 à 3h55

C'est de Carole Laure qu'on parle, figurez-vous. La fille qui a joué à poil dans le cultissime Sweet Movie de Makavejev, en compagnie de Pierre Clémenti et des actionnistes viennois. La même qui a chanté Hervé Guibert en 1991. Qui est mariée à Lewis Furey et à qui on n'apprend pas à faire des cordaces.

Ogre. Ça tombe bien : elle a réussi à filmer la violence conjugale comme un tango. Malgré son thème apparemment rebattu, Carole Laure réalisatrice donne dans ce troisième long-métrage une plongée en vrille dans les relations parents-enfants et dans ce que chacun peut vouloir s'y faire payer et faire payer à l'autre.

Mais d'abord, on vous raconte un peu l'histoire. Rose, 20 ans, revient dans sa banlieue montréalaise. Elle arrive un jour que sa mère (Pascale Bussières, vedette là-bas) vient encore de se faire cogner par son père (Laurent Lucas, vedette ici) et que son frère Félix s'est fait la malle. Celui-ci traîne avec une espèce de mafia horrifique dont l'antre ressemble à celui d'un ogre. La mère baigne dans son sang, mais refuse d'appeler la police et de quitter son mari. Ce sera donc Rose qui s'en mêlera et mènera une véritable cure de désintoxication en séparant ses parents : on verra que la faute n'est pas univoque et qu'elle se partage dans un couple bourreau-victime.

Mêlant une sorte de réalisme anodin avec des séquences furieuses à tendance inoubliables, la Capture fonctionne comme un moteur à deux temps : drame psychologique et conte de fées d'horreur. Carole Lau